Kerboulon
Nombre de messages : 14 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Le trou : jour 714 Mer 25 Mai - 10:45 | |
| Un petit complément à la bio de Naali (campagne Mass Effect)Le trou : jour 714
Ca s’appelle officiellement KR12-640 : unité d’extraction minière autonome de classe 12, numéro 640. Ici, on dit juste « le trou ». La gueule de l’enfer, un gouffre obscur, gangrené, pourri, plein de chancres.
Le gang des « 4 » tient le secteur qui va de l’élévateur nord (en panne) à la fonderie et jusqu’au poste principal de commandes, au centre du complexe, le quartier des quariens. Naali est justement affectée à la surveillance de la coursive centrale. Poste paisible. Les quariens étant les seuls à pouvoir faire fonctionner ce bordel, ils ne sont pas intégrés dans les gangs des nombres. Ils restent entre eux dans le poste principal, sauf intervention extérieure, et tout le monde leur fout la paix. Les chefs et les seconds des cinq gangs négocient avec eux du matériel et des réparations contre du ravitaillement ou des outils. Aucun membre d’un autre gang ne risque d’arriver par là mais Meynard, le chef des « 4 », maintient une garde. La parano, ici, est une nécessité et une bénédiction. Du coup, Naali en profite pour souffler un peu.
La coursive derrière elle est piégée avec une mine à l’acide de sa fabrication. On ne sait jamais. Accroupie contre une poutrelle, elle démonte, nettoie et remonte son arme : une copie bricolée de Viper 144 « snap shot » à fléchettes d’acier. Il lui a fallu deux mois pour le fabriquer d’après les plans que sa mémoire absolue avait conservés. Deux mois de famine et de « services » de nuit auprès de ces obsédés de mâles pour obtenir tous les composants. Mais il fonctionne bien. Une bonne arme. Le gros Marcus, du gang des « 71 », l’a appris à ses dépens quand elle lui a truffé les tripes de ferraille. Un bon moment. Elle s’est assise devant lui et l’a regardé agoniser. Ca a duré deux heures. Ouais, un chouette moment… Et puis ça lui a fait un bon paquet de viande. Même après avoir versé sa part à Meynard.
Bientôt deux ans qu’elle est là. Deux ans. 714 jours. Finalement, elle s’en tire pas mal. Beaucoup ne tiennent pas six mois. Au début, t’es rien. Pas de nom, pas de numéro. Rien. Juste de la viande sur pattes. Et la viande, il y en a de deux sorte : celle qu’on mange et celle qu’on baise. Naali, on l’a pas mangée… Au bout de quelques mois, Kerdon, le prédécesseur de Meynard, s’est dit qu’elle serait peut être meilleure comme soldat que comme pute. C’était après qu’elle ait tué deux hommes et mutilé horriblement un troisième avec une cuiller. Les drells, c’est costaud. Surtout quand ça a la rage. Et la rage, Naali, elle connaît. Elle s’en est bien tirée : juste un coup de pelle en travers de la figure. La cicatrice est moche mais elle n’avait jamais vraiment envisagé de participer à un concours de beauté…
Depuis, elle est plus tranquille. Elle a grimpé gentiment la hiérarchie du gang, a assez à manger la plupart du temps et arrive de temps en temps à coincer un distrait au fond d’une galerie et peut le taillader en prenant son temps. Chacun ses petits bonheurs… Elle sait qu’elle va crever là. Un jour. Bientôt. En attendant, elle mange autant qu’elle peut et fait gaffe à ses fesses.
La porte du poste principal s’ouvre. Curieux. Les quariens sortent rarement de leur trou. Brusquement, la coursive se remplit de commandos butariens en armure lourde. Naali braille l’alarme comme une forcenée en allumant le premier. Le Viper crache ses fléchettes à la cadence maxi. Ca toussote comme un tuberculeux en fin de course. Ca égratigne même pas l’armure… Un énorme flash. Normal. Elle aussi, elle y serait allée à la grenade flash si elle en avait eu. Elle reçoit un énorme coup sur le côté de la tête et s’écroule. Il fallait bien que ça s’arrête un jour. Dommage. Elle aurait bien aimé en tuer un au moins.
Avant de sombrer, elle sent qu’on la soulève…
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