Kerboulon
Nombre de messages : 14 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Sharok Lun 25 Juil - 18:09 | |
| Complément de biographie Amaury d'Agur - campagne "Fondation" Premier contactAssis au pied d’une dune, Amaël observait les trois lunes dont la lumière rougeâtre baignait le désert de Sharok. Le vent brûlant réchauffait agréablement ses épaules et chantait à ses oreilles du doux murmure des âmes damnées. Il profitait de cette petite pause entre deux missions. Le désert de Sharok. Un lieu de paix et de douceur. Les dunes constituées de la poussière des ossements des damnés et des démons punis bruissent de leur chant éternel. Amaël aimait ce lieu qu’il avait contribué à agrandir notablement. Il y venait régulièrement après une mission délicate pour méditer et se reposer. Ca avait eu l’air pourtant simple, au début…
La pluie d’avril goutte doucement sur son jaseran délayant le sang de ses blessures qui forme une flaque rose pâle dans la boue de la ruelle. La douleur au flanc lui rappelle que son temps est compté. Il espère juste qu’il reste suffisamment de vie dans ce corps pour achever sa tâche. Ces humains sont décidément bien fragiles. Devant, une torche grésille sur le sol et projette une vague lueur tremblante, éclairant un corps démembré. Le troisième cette nuit.
Les traqueurs ont bâclé leur travail ou sont incompétents. Amaël aura deux mots à leur dire à son retour. C’était supposé être une simple mission de recherche et de reconnaissance. La cible avait été identifiée et localisée, il n’y avait plus qu’à l’intercepter. Ces crétins avaient « simplement » omis de vérifier qu’il n’y avait pas de suivants. Et maintenant Amaël risquait d’échouer parce que les deux embuscades avaient sérieusement endommagé son corps d’emprunt et puisé dangereusement dans son énergie.
Courbé, une main pressant son flanc blessé et l’autre étreignant son épée, il avance dans la nuit lorsqu’il perçoit brusquement des chants qui heurtent ses oreilles. Manquait plus que ça. Des chrétiens geignards se livrant à un de leurs rituels malsains. Il s’apprête à faire un détour lorsqu’il perçoit une présence plus familière au milieu d’un groupe d’âmes humaines. Un autre suivant probablement. Décidément, l’équipe de traqueurs a saboté le boulot. La présence disparaît dans un râle, apparemment chassée par les chanteurs. Ils sont peut être un peu moins ridicules qu’il ne s’y attendait. Ca arrange Amaël qui a assez perdu de temps cette nuit. Il n’est pas sûr que son corps tiendra jusqu’à l’aube.
Brusquement, la nuit s’emplit de hurlements et semble irradier d’une présence puissante et maligne. Aym ! Enfin ! Amaël se précipite en avant. Il est là, se dressant au milieu d’un groupe de cadavres humains éparpillés au sol. Ses deux têtes oscillent d’un coté et de l’autre, les bras écartés touchant presque les murs de part et d’autre de la ruelle. Amaël a le temps de compter six corps au sol. Un septième humain, à genoux, prie devant Aym. Comme si ça pouvait avoir la moindre efficacité face à un duc des enfers dans toute sa puissance… Il note du coin de l’œil la présence d’une âme flottant dans l’air, comme égarée ou hésitant entre deux appels. D’un coup, elle disparaît et l’un des corps au sol s’anime et se relève.
-« Aym ! » -« Amaël. Laquais de Nergal. Quelle étrange allure as-tu… ». Aym, ricane, sûr de sa puissance. -« Sous peu, tu envieras le sort des laquais. Je pense que tu ferais une bien gracieuse ride au flanc des dunes de Sharok » -« Des menaces, Amaël ? Tu penses pouvoir me menacer, moi, Aym, Duc des enfers ? » -« Je ne suis que la voix de mon maître, seigneur Aym. Et je te conseille de rentrer et de te présenter à lui. Il n’est pas sûr qu’il te pardonne, mais il pourrait juger utile de te conserver vivant. Pars avant qu’il ne vienne te chercher… » Aym observe autour de lui les débris de son plan et de ses ambitions puis disparaît dans un cri de rage.
Amaël tombe à genoux, son corps arrive à son terme. L’homme qui était encore vivant à l’arrivée d’Amaël s’approche doucement. Il porte un de ces frocs bruns comme les affectionnent les serviteurs de l’autre camp. -« Je suis le frère Grégoire, laissez moi vous aider. » -« On me nomme Amaury, baron d’Agur » Amaël s’écroule, le nez dans la boue. Décidément, ces corps humains sont très limités…
| |
|