Kerboulon
Nombre de messages : 14 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Ca n'a rien à voir... Lun 23 Mai - 12:49 | |
| Et non, ça n'a rien à voir, mais j'ai retrouvé ça en fouillant dans mon ordi, et je savais pas où le mettre :Pourquoi tant de haine ?Bien. D'accord. Admettons que la paranoïa se tapisse au fond des limbes torturés de mon cerveau malade. N'empêche que je ne peux m'interdire de penser que certains m'en veulent. Les gens qui font les emballages. Ils me haïssent, m'exècrent et me pourrissent la vie sciemment. Il n'y a pas d'autre explication possible.
Un exemple ? Les blisters plastiques qui enveloppent les CD. Que ce soit bien serré, hermétique, d'accord. Mais pourquoi ajouter une petite languette rouge à l'intérieur. Depuis des années, ces languettes correspondent à un code : on tire dessus pour ouvrir l'emballage. Comme pour les Vache Qui Rit. Mais là, la languette, elle est à L'INTERIEUR ! Sous le blister. Inaccessible. Il faut un cutter à moquette pour accéder à la languette. C'est pas du vice ?
Les petits suisses liquides. Votre enfant, naïf et confiant, vous demande un petit suisse liquide. Vous attrapez la chose (sorte de berlingot cylindrique plein de yaourt aux colorants) et l'observez attentivement : en partie haute, une échancrure se prolongeant par des pointillés, généralement rouges. C'est clair, c'est là qu'il faut tirer. D'une main ferme et souple, vous saisissez la languette et tirez dans un mouvement auguste et énergique. L'étui se déchire en suivant le pointillé sur un demi-centimètre puis, d'un coup, l'ouverture bifurque à angle droit. Singularité de premier ordre, comme on dit en mathématiques. Vous avez les doigts et les manches pleins de laitage et votre enfant vous regarde tristement. Vous n'êtes plus un héros au sourire si doux. Vous n'êtes plus rien. Rien qu'un incapable, une misérable créature de second ordre dépassée par la technologie du yaourt. Quand les autres diront "Mon papa, c'est le plus fort !", votre enfant ira, tête basse, ruminer sa misérable condition d'enfant de sous-homme.
Et le pire, le sommet de l'abjection est atteint quand la moquerie se mêle à l'humiliation. Je veux parler bien sur de l'odieuse mention : "ouverture facile". Il est seize heures quand, épuisé par un long séjour au fond de votre canapé, vous êtes pris d'une faim aussi dévorante que subite. Dans la cuisine gisent des trésors : des petits beurres. Dorés et dodus comme un ventre de femme à la fin de l'été. Premier obstacle : l'enveloppe extérieure. Conçue et réalisée par les mêmes qui sévissent dans l'industrie du disque (voir plus haut). Il y a même la petite languette rouge. Comme vous êtes rusé, vous attaquez directement au cutter. Quinze minutes plus tard (après un passage express salle de bain – éosine – compresse), vous vous trouvez face à la seconde couche : un emballage papier plastifié collé avec l'adhésif spécial NASA pouvant affronter une rentrée atmosphérique de la navette spatiale. Re-cutter. On ne vous la fait pas deux fois. Troisième couche : une sorte de carton ondulé blanc d'aspect innocent. Il suffit de tirer sur un des cotés pour qu'aussitôt la moitié du contenu du paquet tombe au sol. Vous pouffez de rire devant un obstacle aussi minable et, après vous être ouvert le front en vous baissant brusquement au ras de l'angle d'un meuble, vous vous dressez enfin, victorieux et souriant avec un paquet de biscuits à la main. Ils se présentent par quatre, emballés ensembles dans un petit blister portant l'odieuse mention : ouverture facile. Il y a même deux petites flèches rouges de part et d'autre d'un pointillé vertical. Vous tirez, vous ahanez, vous tordez et, après quinze minutes d'efforts, vous avez à la main des miettes broyées à l'intérieur d'un sac plastique définitivement indéchirable. Vaincu, vous mangez une pomme.
Il existe un Oscar de l'emballage. C'est Mengelé qui l'a inventé …
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